Aperçu

Jour 1 – Mercredi 6 Octobre

Inauguration des Smart Light Days par Monsieur le Premier Vice-recteur de l’Université de Liège, Jean Winand.

Conférence : ecoslight – Alliance pour une meilleure éducation dans le secteur de l’éclairage

Lambros T. Doulos, Andreas Jechow, Sibylle Schroer, Catherine Pérez Vega (IGB Berlin)

Les changements dynamiques de la technologie d’éclairage, déclenchés par la technologie LED à commande numérique, exigent un besoin croissant de compétences dans le secteur de l’éclairage qui rassemblent la conception d’éclairage, les technologies intelligentes, ainsi que des compétences qui prennent en compte les problèmes écologiques et humains des systèmes d’éclairage. Le projet ECOSLIGHT (Environmental Conscious Smart Lighting), soutenu par le cadre européen du programme Erasmus+ / Sector Skills Alliances, vise à améliorer l’éducation dans le secteur de l’éclairage. Les résultats du projet bénéficieront de base de connaissances aux différentes parties prenantes, y compris les professionnels de l’éclairage (par exemple, les architectes, les ingénieurs, les urbanistes, etc.), ainsi que le marketing des entreprises, les associations, les municipalités et les décideurs politiques. Une meilleure formation interdisciplinaire dans le secteur de l’éclairage profitera au grand public, en permettant des bâtiments et des villes intelligents, en optimisant les potentiels d’économie d’énergie et en réduisant les effets négatifs de l’éclairage tels que la lumière gênante, l’éblouissement et l’impact négatif sur la faune et la flore.

Séminaires scientifiques : Émissions et pollution lumineuse & Lumière et Être Humain

Quels types d’éclairage sont responsables des émissions lumineuses ? – Christopher Kyba (GFZ Postdam)

Des images de la Terre la nuit depuis l’espace montrent des villes brillamment éclairées et des villes et villages plus faiblement éclairés. Mais la fraction de lumière provenant de sources particulières, telles que l’éclairage public ou les publicités éclairées, n’est pas connue. Cette conférence passera en revue les travaux récents dans ce domaine et montrera que la maîtrise de l’éclairage public ne suffit pas à maîtriser les émissions lumineuses et la pollution lumineuse.

Night Light : accroître l’appréciation du public pour un ciel nocturne naturellement sombre – Laurent Spithoven (Natur Our Park)

La pollution lumineuse a des effets négatifs sur la nature et l’environnement. De plus, elle rencontre peu de sensibilisation du public. Depuis 2017, le syndicat intercommunal du Parc naturel de l’Our participe au projet d’échange européen INTERREG Europe NIGHT LIGHT, avec l’objectif global de développer et d’améliorer des stratégies régionales pour le confinement de la pollution lumineuse et d’assurer une augmentation de l’appréciation publique du ciel nocturne naturellement sombre. Dans l’échange européen et avec l’aide de la coopération des acteurs locaux, régionaux et nationaux au sein d’un groupe de travail régional, un certain nombre de projets pilotes ambitieux, communaux et régionaux dans le sens d’éviter la pollution lumineuse et de protéger un environnement naturellement sombre ont été réalisés. Le plan d’action « Éislek am neie Liicht », contient un programme de mesures à orientation stratégique qui lie spécifiquement la gestion consciente du problème environnemental de la pollution lumineuse avec les efforts régionaux des communes membres du parc naturel dans la protection de la nature et du paysage, la protection du climat et la promotion du tourisme durable. Avec cette approche, le Parc naturel de l’Our coordonne la pratique d’éviter la pollution lumineuse avec sa stratégie globale pour la protection de la nature et du paysage dans l’Ösling afin de répondre de manière encore plus complète à ses objectifs et tâches juridiquement ancrés et de contribuer activement à un développement régional durable.

Comment sensibiliser le public à la pollution lumineuse par des cartes d’émissions lumineuses – Lukas Schuler (Dark Sky Switzerland)

Notre travail progressif pour le Gouvernement luxembourgeois et Le Parc Naturel de l’Our a conduit à une nouvelle conception de cartes par imagerie satellite (NPP VIIRS) pour la Suisse. Les méthodes utilisées peuvent être appliquées à n’importe quel pays couvert par les données.

Impact de la lumière sur le fonctionnement cognitif chez l’homme – Christina Schmidt (GIGA Institute – ULiège)

La lumière n’est pas uniquement indispensable à la vision, elle joue aussi un rôle dans un ensemble de fonctions dites “non-visuelles”. Elle est le synchronisateur principal des rythmes circadiens, mais est aussi un signal qui favorise l’éveil, diminuant ainsi la somnolence et modulant les performances cognitives. Les effets comportementaux ont été démontrés de façon relativement robuste pour des tâches de vitesse de traitement. Cependant, la littérature est plus mixte en ce qui concerne l’effet de la lumière sur des tâches impliquant un contrôle cognitif plus important. L’objectif de cet exposé consiste à synthétiser les résultats de plusieurs études ayant investigué l’effet de la lumière sur les performances à des tâches cognitives diverses.

La lumière ne sert pas qu’à voir ! Impacts non-visuels de la lumière – Gilles Vandewalle (GIGA Institute – ULiège)

Tout comme l’oreille, l’œil a une fonction double. Il permet de voir, mais transmet aussi l’information lumineuse pour réguler diverses fonctions dites « non-visuelles ». La lumière est ainsi le principal synchronisateur de l’horloge circadienne, mais elle constitue également un « signal éveillant » qui augmente la vigilance, affecte le sommeil et régule les performances cognitives à de multiples tâches. Ces effets non-visuels sont induits par la rétine et très probablement grâce à un système de photoréception plus sensible au bleu et découvert il y a moins de 15 ans. Une lumière inadaptée peut retarder ou alléger le sommeil, précipiter la somnolence ou décaler notre horloge biologique. A l’inverse une lumière adaptée peut améliorer les performances, l’attention, l’éveil et le sommeil. La multiplication des sources lumineuses à toutes heures du jour et de la nuit (ex : les écrans de tablettes et téléphones portables) fait de la lumière un facteur de plus en plus important à prendre en compte pour optimiser notre quotidien. Les adolescents et jeunes adultes sont de grands utilisateurs d’écrans et ils ne sont pas sans effets sur leur physiologie. Au niveau cérébral, nous avons étudié l’impact stimulant de la lumière sur les fonctions cognitives. Nos résultats montrent que la lumière affecte d’abord l’activité de régions sous-corticales impliquées dans la régulation de l’éveil et de la cognition, avant de moduler l’activité de régions corticales impliquées dans le processus cognitif en cours, et ensuite le comportement. Nos données et celles d’autres centres démontrent que la lumière et sa composition spectrale régulent l’activité cérébrale nécessaire à la réalisation de tâches mettant en jeu la mémoire de travail, l’attention et les émotions. Enfin l’impact de la lumière change avec le moment de la journée, le manque de sommeil, l’âge, et le patrimoine génétique. Cet exposé vise à donner une vision d’ensemble de l’importance physiologique et cognitive de la qualité de la lumière, un facteur souvent ignorer au travail comme au domicile, et des choses que l’on pourrait peut-être faire pour optimiser l’utilisation que nous en faisons.

Séminaires scientifiques : Pollution lumineuse et biodiversité & Quelles
alternatives ?

Impact de la lumière artificielle la nuit sur les écosystèmes aquatiques – Andreas Jechow (IGB Berlin)

Les humains vivent près des plans d’eau et là où les humains sont, il y a de la lumière. Ainsi, les écosystèmes aquatiques sont particulièrement touchés par la pollution lumineuse. Dans ce séminaire, le sujet sera passé en revue et les récents résultats d’études dans les lacs, les rivières et le laboratoire seront présentés. Enfin, des stratégies pour un éclairage durable près de l’eau seront discutées.

Là où il n’y a (pas) de lumière, il y a de la vie : questionner la politique d’éclairage public en Wallonie – Elodie Bebronne (QuantOM HEC Liège)

Le mouvement est une caractéristique essentielle de la vie sur Terre. Permettre la libre circulation des espèces est donc un moyen de préserver la biodiversité – et tous les avantages qu’elle procure à l’humanité. Les modèles existants, qui visent à optimiser le chemin entre des réserves fragmentées, se concentrent sur les corridors verts et bleus : ils contribuent à préserver la biodiversité, mais ne tiennent pas compte des effets délétères de l’éclairage public sur la faune. La pollution lumineuse rend cependant nécessaire la prise en compte des corridors sombres, permettant de protéger la biodiversité après le crépuscule. L’objectif de notre recherche est de fournir un modèle qui détermine quels points lumineux à questionner doivent être éteints pour préserver au mieux la biodiversité, en fonction de contraintes liées à l’acceptation sociale et à la sécurité routière. Cet outil a pour but d’aider les décideurs, en ce qui concerne les politiques d’éclairage public.

La bioluminescence, une solution pour des villes de demain plus durables, plus respirables, plus poétiques – Ghislain Auclair (Woodlight)

Au cours de cette intervention seront présentés le biomimétisme et, plus particulièrement, la bioluminescence en tant que solutions innovantes aux enjeux d’aujourd’hui. Nous aborderons ce qu’est le biomimétisme et donnerons des exemples d’utilisations révolutionnaires et quotidiennes. Enfin, nous aborderons la bioluminescence et comment on peut l’utiliser pour répondre aux problématiques des villes (dont, notamment, celle de la pollution lumineuse).

FlexiWhite : adapter la couleur pour préserver la nature – Vincent Lang (Schréder)

Les villes et villages rénovent massivement leur éclairage en passant à la technologie LED pour réduire l’impact énergétique et économique de celui-ci. Si cette nouvelle technologie présente de nombreux avantages, elle doit être maîtrisée avec soin et sagesse pour assurer les 3 piliers du développement durable (environnement, social et économique). C’est un défi que Schréder veut relever en se basant sur des technologies innovantes et une longue expérience de l’éclairage.

Systèmes d’éclairage intelligents centrés sur l’humain – Vers l’ère « L’éclairage 4.0 » – George Zissis (Laboratoire LAPLACE)

La production de lumière artificielle absorbe environ 2 900 TWh, soit 14 à 15 % de la production annuelle d’électricité mondiale. Au cours de la dernière décennie, les SSLs-Solid-State Lighting basés sur des composants tels que les LED, les OLED et les LD, défient les technologies conventionnelles. En particulier, la LED est devenue un changeur de jeu, battant les technologies conventionnelles dans tous les aspects. Il est donc prévu qu’à court terme, tout l’éclairage électrique se base sur des SSL. Aujourd’hui, nous arrivons d’ailleurs à la conclusion que les SSL vont remplacer toutes les technologies patrimoniales, c’est une évolution majeure du marché de l’éclairage qui est considérée comme une révolution. À mesure que la technologie SSL mûrit, la maximisation des économies d’énergie des systèmes SSL connectés dépendra de plus en plus d’une intégration réussie dans l’environnement bâti. Par ailleurs, on assiste à une transition des technologies d’éclairage conventionnelles « analogiques » vers un éclairage « numérique ». L’éclairage intelligent deviendra l’épine dorsale des maisons intelligentes et des villes intelligentes. Ainsi, l’éclairage deviendra le cœur de « l’Internet des objets ». Par conséquent, nous ne servions pas la société aussi efficacement que nous le pourrions. L’industrie a inventé un nouveau terme « éclairage centré sur l’humain » (HCL) pour attirer une attention renouvelée sur son effort principal pour réussir à répondre aux besoins de la société. Cette conférence mettra en évidence toutes les questions mentionnées ci-dessus et se concentrera sur l’avenir des systèmes d’éclairage.


Jour 2 – Jeudi 7 Octobre

conférence : la noctilogie, “la nuit est belle !” et monde réel : de la méthode à l’action

Eric Achkar, Pascal Moeschler et Sylvie Vares (Société Astronomique de Genève)

La thématique de la pollution lumineuse offre une excellente opportunité pour explorer de nouvelles stratégies et pratiques concernant les transitions écologiques en lien avec nos systèmes démocratiques. D’une manière générale, et compte tenu de l’urgence de la plupart des questions environnementales contemporaines, il apparaît important d’aborder les questions nature-société-culture de manière non seulement transdisciplinaire et théorique mais aussi, conjointement avec des actions concrètes dans le monde réel. Ainsi, tout en développant les bases d’une nouvelle discipline globale dédiée à la nuit (La noctilogie), nous avons lancé et testé une série d’initiatives appliquées (comme par exemple l’événement « La nuit est belle! développé par le Grand Genève ( territoire transfrontalier franco-suisse : 2000 km²/ 1 million d’habitants / 212 communes) qui est la plus importante manifestation du genre en Europe. Cette approche « en rhizome » (Deleuze) combinant considérations théoriques et monde réel invite tout à la fois d’autres territoires à se joindre de manière expérimentale à une prochaine édition de « La nuit est belle ! » et des scientifiques et chercheurs-euses intéressés à venir nourrir cette nouvelle discipline de la noctilogie (Noctilogy) à travers leurs activités académiques tant dans les domaines des sciences exactes que ceux des sciences humaines.

Conférence : Nuit et lumière, un juste équilibre

Isabelle Corten (Radiance 35)

L’urbanisme a aussi sa version de nuit. Aborder une ville une fois la nuit tombée (donc vers 17h en hiver), c’est entrer dans la complexité des lieux, et surtout de ses usages, humains mais aussi faune et flore. Comment concilier les attentes de chacun.e pour rendre l’espace nocturne confortable, efficace mais aussi poétique ? Comment avoir une approche durable et responsable tout en veillant au sentiment de sécurité indispensable à nos villes ? Les deux piliers (écologique et social) ne s’opposent pas, au contraire ! Au travers d’exemples en Europe mais aussi ailleurs (Mexico), Isabelle Corten développera comment son agence (Radiance35) aborde ces thématiques et les transpose dans des projets concrets. Elle évoquera également les deux marches déjà réalisées en mai avec Smart Light Hub et surtout l’atelier de l’après-midi et soirée qui mettra en pratique ces réflexions.

Exposition : smart light up : processus créatif aux prototypes lumineux

Travail collaboratif des étudiants de l’ESA Saint Luc Liège (BE) et de l’IUT de Longwy (FR)

Dès le mois de mars, plusieurs ateliers de co-création ont été réalisé entre les étudiants en Licence de Systèmes Automatisés Réseaux et Informatique Industrielle de l’IUT de Longwy (établissement dépendant de l’université de Lorraine) et ceux de master en Design industriel de l’ESA Saint-Luc de Liège. Leur objectif était d’imaginer des installations lumineuses innovantes, créatives, économiques et respectueuses de l’environnement afin de permettre leur réalisation puis leur installation comme démonstrateurs sur chacune des quatre communes qui composent le TNT, à savoir :

    • Differdange (LUX)
    • Herserange (FR)
    • Saulnes (FR)
    • Hussigny-Godbrange (FR)

Workshop + expérimentation nocturne

Workshop :
 
Les urbanistes et concepteurs lumière de Radiance35 proposeront aux participants de jouer avec la lumière en créant des dispositifs lumineux capables de métamorphoser un espace nocturne en lieu “sensible” et adapté à ses usagers. 
 
Expérimentation nocturne
 
Le workshop se prolongera le soir-même par une sortie dans un site donné (à proximité du centre de Liège). L’objectif sera d’aller à la rencontre de la nuit et d’expérimenter, en situation, les créations réalisées par les participants. 
 


Jour 3 – Vendredi 8 Octobre

L’éclairage public est l’un des équipements les plus vétustes du territoire des régions, villes et collectivités, la majorité de ces installations ayant plus de 25 ans. Il se situe pourtant au carrefour d’enjeux cruciaux : environnementaux (maîtrise de la consommation d’énergie, diminution des nuisances lumineuses), sociaux (sécurité des espaces, confort), et économiques (diminution des factures, investissement économiquement rentable). Conscients de ceux-ci, quelques responsables tentent de faire bouger les lignes soit en se lançant dans des programmes de renouvellement ou de modernisation, soit en supprimant complètement ou temporairement l’éclairage des entités dont ils répondent. Ce panel est l’occasion de revenir sur leurs initiatives et de voir à quel point elles ont été efficaces (ou non) et comment elles ont été accueillies.

conférence : Pollution lumineuse et biodiversité : enjeux, impacts, solutions

Romain Sordello (UMS Patrinat)

Corollaire d’une urbanisation galopante, l’éclairage artificiel nocturne s’est considérablement déployé à l’échelle planétaire ces dernières décennies. Celui-ci génère une pollution lumineuse pour la faune, la flore et les écosystèmes. Les conséquences sont multiples allant d’une modification des rythmes et des comportements à une mortalité directe, en passant par une perte et une fragmentation des habitats naturels. Dans ce contexte d’érosion massive de la biodiversité, il est nécessaire de repenser notre usage de la lumière artificielle. Ainsi, à l’instar de la Trame verte et bleue, la Trame noire vise à préserver et remettre en bon état les continuités écologiques nocturnes. Cette conférence permettra de mieux comprendre le fonctionnement naturel de la biodiversité la nuit, les impacts de l’éclairage nocturne sur celle-ci et enfin les solutions pour un meilleur partage de l’espace-temps nocturne avec le reste du vivant.