Jusqu’à présent, peu d’études existent sur l’impact des spectres lumineux sur la biodiversité.
Or l’éclairage artificiel avec des LED qui produisent beaucoup de lumière bleue est de plus en plus utilisé et les effets sur le vivant sont insuffisamment pris en considération.
Dans ce but le projet Smart Light HUB propose une étude d’incidences et d’impacts sur le terrain.
La Méthode BACI
L’approche BACI (Before After Control Impact) est privilégiée dans cette étude. Elle consiste à suivre deux groupes de sites (contrôle et impact), avant et après une perturbation, afin de mesurer l’effet de cette dernière sur les écosystèmes. Les études BACI permettent de contrôler la variabilité naturelle entre les groupes de sites, par le suivi des mêmes sites d’impact avant et après la perturbation, tout en minimisant la variabilité naturelle entre les différentes périodes temporelles grâce au suivi de sites de contrôle (témoins) échantillonnés également avant et après la perturbation.
L’étude de terrain
L’étude testera donc l’impact des lampes dans 2 variables habitats différents : milieu ouvert (type prairie/bocage) et milieu fermé (forêt feuillue indigène). Afin de réduire la variabilité interannuelle, les milieux ouverts seront tous testés la première année (en 2020) et les milieux forestiers seront tous testés la deuxième année (en 2021).
10 sites seront inventoriés en tout dans les différents versants de la Grande Région : 5 sites en milieu ouvert, 5 sites en milieu fermé. Sur chaque site d’étude, 3 points seront espacés de minimum 300 m.
Les inventaires seront réalisés dans des conditions identiques et de manière simultanée sur les 3 points afin de pouvoir comparer les résultats avant et après installation des lampes :
– Inventaire état initial : réalisation des inventaires qui établissent l’état de santé des zones. Cette étape s’effectue en amont du positionnement des éclairages afin de pouvoir mesurer une situation de départ. Un inventaire initial sera aussi réalisé pour le point de contrôle. Après l’inventaire initial, les 3 points d’un même site subiront des traitements différents : un point bénéficiera de l’installation d’un éclairage classique (lumière bleue à 4000K), un point bénéficiera de l’installation d’un éclairage moins impactant (lumière chaude à 2200K) et un point n’aura aucun éclairage.
– Inventaire état final : 3 semaines après la pose des lampes, réalisation des mêmes inventaires que pour l’état initial.
Les groupes d’espèces étudiés et les protocoles
– Orthoptères : écoute des stridulations à l’aide d’enregistreurs à ultrasons.
– Lépidoptères-Hétérocères : pose de pièges lumineux, le principe de ces pièges est qu’ils attirent les papillons présents sur le site. Une fois rentrés dans la boite, les individus ne savent plus sortir. Ils sont maintenus vivants dans le piège jusqu’au moment où un observateur ouvre le piège, identifie et compte les papillons captifs, puis les relâche sur le site de capture.
– Insectes pollinisateurs : l’inventaire sera réalisé par transects avec utilisation de filet à papillon. L’opérateur réalisera un transect et identifiera les pollinisateurs ainsi que les plantes hôtes observés sur son trajet.
– Oiseaux : réalisation d’écoutes crépusculaires, nocturnes et à l’aube d’une durée de 30 minutes par point (3 tranches de 10 minutes).
– Chauves-souris : pose d’enregistreurs d’ultrasons durant 2 nuits puis analyse automatique et manuelle des ultrasons pour identification des espèces.
– Micro-mammifères : pose de pièges à capture vivante (de type Triptrap) au soir et relevé des pièges au matin sur 2 nuits consécutives. Des appâts seront posés dans le piège pour capturer les micromammifères, une fois capturé ils seront pesés, mesurés et une tonsure sera réalisée pour calculer le taux de recapture.
– Autres mammifères : pose de pièges photographiques
Cette étude est prévue pour le printemps 2020 …