Le « Smart-Light LAB », module aménagé du projet Interreg Smart Light Hub, a posé ses valises à Saulnes durant le mois d’avril.
En plus d’y accueillir et d’y présenter l’exposition exposition « Nuit » axée sur la pollution lumineuse émanant du Museum d’Histoire naturelle de Paris, cette halte dans son itinérance en Grande Région fut jalonnée par les diverses étapes de travail de l’Atelier de Customisation d’objet.
Le projet Smart Light Hub entend sensibiliser à la problématique de la pollution lumineuse et à son impact sur la biodiversité, ainsi que favoriser la recherche et l’émergence de solutions innovantes en matière d’éclairage public et privatif, notamment en organisant des ateliers d’hybridation.
Cette série de workshops participatifs s’est concentrée sur l’emploi de la peinture phosphorescente comme alternative à l’éclairage.
En veillant à utiliser avec parcimonie cette méthode alternative et passive d’illumination – le maintien de la nuit noire restant l’option à privilégier, la seule non nocive, en matière de préservation de la biodiversité – il s’agit de souligner des éléments du paysage urbain et de prolonger leur rôle social et rassembleur au-delà des heures d’ensoleillement.
La première étape du processus a pris place à Differdange, au Luxembourg, avec l’organisation d’un Atelier d’hybridation et d’échanges entre les spécialistes de Natagora, les représentants des services publics locaux, les équipes du projet Interreg Smart Light Hub et Benjamin Ooms, artiste-designer qui a remporté l’appel à projet lancé par le Smart Light Hub.
Les naturalistes de Natagora ont présenté une introduction scientifique à la thématique de la pollution lumineuse, ainsi que les résultats de l’étude de terrain réalisée dans la cadre du projet Smart Light Hub. Cette dernière cherchait à mesurer et comparer l’impact de trois types d’éclairages (dont deux types d’éclairage artificiels de type LED) sur la biodiversité.
Pour sa part, l’Université de Liège a questionné les différents services municipaux invités afin d’identifier leurs attentes et desiderata en matière d’appropriation de l’espace public et d’aménagement du territoire et ce, afin de recenser les besoins et les défis du site.
Le designer Benjamin Ooms, secondé par Adrien Mans – du Smart Light Hub – se sont emparés des besoins identifiés pour réaliser plusieurs propositions de luminaires passifs. Certains d’entre eux ont pris forme sur des fragments de territoires de la Ville de Saulnes, en France : la place de jeu, le terrain de football, ainsi que sur le site d’un des plus vieux hauts fourneaux du monde, sis près du centre de la ville au passé industriel.
Les prototypes ont dès lors acquis une double fonction : tout en conservant leur usage premier, ils ont désormais endossé le rôle de balise dans l’espace public, une fois la nuit tombée. Chaque prototype aborde une thématique et permet de questionner et de tester une forme d’éclairage passif, de mettre en avant autrement la nature ou le patrimoine industriel.
L’ensemble des installations ont été organisées suivant une logique d’acuponcture urbaine : les questions globales sont abordées sur des fragments de territoire qui deviennent exemplaires. Une autre manière d’éclairer est insufflée et offre une lecture alternative du paysage.
Que ce soit en faisant ressortir les bandes blanches d’une table publique de ping-pong, en valorisant un monument incarnant un pan de l’histoire de Saulnes ou en proposant du mobilier extérieur adapté (table de pique-nique, collecteur de déchet, un corset pour arbre, etc.), l’emploi de la peinture phosphorescente permet de baliser l’espace public la nuit en réfléchissant la lumière solaire absorbée en journée.