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La pollution lumineuse : comment sensibiliser le public à ce sujet ?

La pollution lumineuse est un rayonnement lumineux des éclairages artificiels qui, par sa direction, son intensité et/ou sa qualité, peut avoir un effet nuisible ou incommodant pour l’Homme, le paysage et les écosystèmes.

En effet, elle peut avoir des effets négatifs sur la santé humaine, à titre d’exemple une perturbation de la régénération des photorécepteurs rétiniens, mais aussi une altération du rythme circadien accompagnée d’une altération du sommeil et de nombreux processus biologiques. Elle impacte également les écosystèmes et la biocénose (faune et flore) qui les compose. De fait, quelque 60% des invertébrés et 30% des vertébrés sont nocturnes. La pollution lumineuse et ses effets néfastes concernent donc une large partie du vivant et elle engendre des perturbations dans le métabolisme photosynthétique, des retards de croissance, une répulsion, un dérèglement de la synthèse hormonale, etc.

Une prise de conscience du public quant à cette problématique s’avère par conséquent nécessaire. Quelle serait la meilleure méthode à adopter ? Le projet de cinq étudiants du master en gestion de l’environnement de l’Université de Lorraine (campus Bridoux de Metz) a tenté de répondre à cette problématique. Ci-dessous une cartographie des acteurs concernés par la pollution lumineuse dans l’Eurométropole de Metz.

BaladO-Clair de Lune à Saulny (Metz)

De quoi s’agit-il ?

La BaladO-Clair de Lune propose au public d’aborder et de (re‑)découvrir de nuit les espaces et les paysages des Côtes de Moselle sur les communes situées entre Ars-sur-Moselle et Saulny, soit les 13 communes concernées par le Plan Paysage des Côtes de Moselle. Il s’agit d’une déambulation interactive qui met en valeur les paysages et le patrimoine nocturnes en s’appuyant sur des prototypes lumineux low tech.

Plus précisément

La balade du 15 septembre à Saulny s’adressait plus particulièrement aux élus et aux partenaires de l’Eurométropole de Metz. Elle prit la forme d’une restitution de travail des prestataires Omnibus et Chevalvert et constituait un premier test pour ensuite proposer ce format au grand public et le dupliquer sur l’ensemble des côtes, pour les communes qui le désirent.

Le rendez-vous fut fixé à 20h devant la mairie de Saulny. Quelque 25 personnes s’équipèrent d’une lampe torche à spectres rouge et blanc afin d’observer la signalétique réfléchissante installée dans les différents espaces.

La balade les mena à travers bois jusqu’à un plateau plongé dans l’obscurité avec vue sur la ville de Metz. Tout au long du parcours, elles eurent l’occasion d’observer les particularités de la signalétique réfléchissante, la pollution lumineuse présente à Metz ainsi que l’absence d’éclairage sur le plateau. Pour agrémenter le tout, le parcours s’accompagna de lectures d’auteurs relatives à la faune, à la flore et à la nature nocturne. Après deux heures de marche bienfaitrice, les participants débattirent des possibilités de reproduction de la balade dans leurs communes avant de retourner rêver de nuits étoilées dans leurs pénates.

Quel était l’objectif de la balade ?

Convaincre les élus de l’intérêt de la démarche, les inciter à se l’approprier et à la compléter d’informations relatives à la faune, à la flore et à l’éclairage (ou au non‑éclairage) des sentiers de balade existant dans leur commune.

Quel était l’objectif du projet Smart Light Hub ?

D’une part, analyser la possibilité d’utiliser les données de cette balade afin de produire un carnet ou une fiche de balade. À l’instar des carnets de balades nocturnes élaborés pour la ville de Liège, ils reprendraient des informations relatives à la faune, à la flore et à l’éclairage.

D’autre part, procéder à un réseautage avec des entités de la région Grand Est (l’Eurométropole de Metz, ses municipalités et ses partenaires), territoire inclus dans le programme Interreg V A Grande Région.

Les Ateliers d’Hybridation & de Customisation à la Peinture Phosphorescente

Le « Smart-Light LAB », module aménagé du projet Interreg Smart Light Hub, a posé ses valises à Saulnes durant le mois d’avril.

En plus d’y accueillir et d’y présenter l’exposition exposition « Nuit » axée sur la pollution lumineuse émanant du Museum d’Histoire naturelle de Paris, cette halte dans son itinérance en Grande Région fut jalonnée par les diverses étapes de travail de l’Atelier de Customisation d’objet.

Le projet Smart Light Hub entend sensibiliser à la problématique de la pollution lumineuse et à son impact sur la biodiversité, ainsi que favoriser la recherche et l’émergence de solutions innovantes en matière d’éclairage public et privatif, notamment en organisant des ateliers d’hybridation.

Cette série de workshops participatifs s’est concentrée sur l’emploi de la peinture phosphorescente comme alternative à l’éclairage.

En veillant à utiliser avec parcimonie cette méthode alternative et passive d’illumination – le maintien de la nuit noire restant l’option à privilégier, la seule non nocive, en matière de préservation de la biodiversité – il s’agit de souligner des éléments du paysage urbain et de prolonger leur rôle social et rassembleur au-delà des heures d’ensoleillement.

Les spécialistes de Natagora, Claire Brabant et Jean-Sébastien Rousseau-Piot

La première étape du processus a pris place à Differdange, au Luxembourg, avec l’organisation d’un Atelier d’hybridation et d’échanges entre les spécialistes de Natagora, les représentants des services publics locaux, les équipes du projet Interreg Smart Light Hub et Benjamin Ooms, artiste-designer qui a remporté l’appel à projet lancé par le Smart Light Hub.

Les naturalistes de Natagora ont présenté une introduction scientifique à la thématique de la pollution lumineuse, ainsi que les résultats de l’étude de terrain réalisée dans la cadre du projet Smart Light Hub. Cette dernière cherchait à mesurer et comparer l’impact de trois types d’éclairages (dont deux types d’éclairage artificiels de type LED) sur la biodiversité.

Benjamin Ooms et Adrien Mans, présentant les prototype passifs lumineux à Saulnes – 28.04.22

Pour sa part, l’Université de Liège a questionné les différents services municipaux invités afin d’identifier leurs attentes et desiderata en matière d’appropriation de l’espace public et d’aménagement du territoire et ce, afin de recenser les besoins et les défis du site.

Le designer Benjamin Ooms, secondé par Adrien Mans – du Smart Light Hub – se sont emparés des besoins identifiés pour réaliser plusieurs propositions de luminaires passifs. Certains d’entre eux ont pris forme sur des fragments de territoires de la Ville de Saulnes, en France : la place de jeu, le terrain de football, ainsi que sur le site d’un des plus vieux hauts fourneaux du monde, sis près du centre de la ville au passé industriel.

Les prototypes ont dès lors acquis une double fonction : tout en conservant leur usage premier, ils ont désormais endossé le rôle de balise dans l’espace public, une fois la nuit tombée. Chaque prototype aborde une thématique et permet de questionner et de tester une forme d’éclairage passif, de mettre en avant autrement la nature ou le patrimoine industriel.

L’ensemble des installations ont été organisées suivant une logique d’acuponcture urbaine : les questions globales sont abordées sur des fragments de territoire qui deviennent exemplaires. Une autre manière d’éclairer est insufflée et offre une lecture alternative du paysage.

Que ce soit en faisant ressortir les bandes blanches d’une table publique de ping-pong, en valorisant un monument incarnant un pan de l’histoire de Saulnes ou en proposant du mobilier extérieur adapté (table de pique-nique, collecteur de déchet, un corset pour arbre, etc.), l’emploi de la peinture phosphorescente permet de baliser l’espace public la nuit en réfléchissant la lumière solaire absorbée en journée.

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New paper released by Trier University

Scientists from Trier University release a scientific review article about the status of light pollution in recent literature.

The main goal of this paper is to review the literature on light pollution using ISI Web of Science by paying attention to the (i) type of publication, year and journal; (ii) impacts on specific elements; (iii) location and (iv) methods used.

This article can be consulted via this link : https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/20530196211051209

Le TNT Asbl présent à Liège dans le cadre du congrès international Smart Light Days

Le 6-7-8 octobre se tenait à Liège (BE) les Smart Light Days, congrès multidisciplinaire de 3 jours avec rencontres, conférences et workshops sur le thème de la pollution lumineuse. Dans le cadre de cet évènement, organisé dans la cadre du projet Smart Light Hub dont le TNT est partenaire, plusieurs représentants des communes membres du TNT Asbl ont fait le déplacement à Liège en Belgique.

Ils ont ainsi eu l’occasion de participer au deuxième jour du congrès et ont assisté au vernissage de l’exposition :

SMART LIGHT UP

« DU PROCESSUS CRÉATIF AUX PROTOTYPES LUMINEUX »

Cette exposition mettait en valeur le travail de co-création des étudiants en Licence de Systèmes Automatisés Réseaux et Informatique Industrielle de l’IUT de Longwy (établissement dépendant de l’université de Lorraine) et ceux de master en Design industriel de l’ESA Saint-Luc de Liège et dont l’objectif était d’imaginer des installations lumineuses innovantes, créatives, économiques et respectueuses de l’environnement afin de permettre leur réalisation puis leur installation comme démonstrateurs sur chacune des quatre communes qui composent le TNT.

Les 4 membres des communes du TNT à gauche avec Monsieur le Premier Vice-Recteur de l’Université de Liège devant l’Exposition « SMART LIGHT UP : Du processus créatifs aux prototypes lumineux ».

A cette occasion, les 4 représentants, ont eu l’occasion de discuter avec Monsieur le Premier Vice-recteur de l’Université de Liège, Jean Winand, au sujet de la problématique de la pollution lumineuse et des prototypes réalisés dans le cadre du projet Smart Light Hub.

Dans l’après-midi, nos représentants ont pris part au workshop portant sur le jeu avec la lumière en créant des dispositifs lumineux capables de métamorphoser un espace nocturne en lieu « sensible » et adapté à ses usagers. 

Dans la soirée, les représentants du TNT se sont joint aux autres participants à l’expérimentation nocturne dont l’objectif était d’aller à la rencontre de la nuit et de tester, en situation, les créations réalisées lors du workshop.

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La Nuit Européenne des Chauves-souris 2021

Le 28 août dernier, a eu lieu la nuit européenne des chauves-souris. A l’instar d’une multitude d’acteurs partout en Europe, Natagora a organisé des moments de rencontre et de découverte de ces mammifères volants lors de films, animations, balades nocturnes, expositions et autres activités.
La Nuit européenne des Chauves-souris est l’occasion de mettre en avant les particularités de ces animaux hors du commun. Claire Brabant, chargée de mission chauve-souris chez Natagora et également chargée de l’étude de terrain pour le projet Smart Light HUB, est passionnée par ces mammifères ailés uniques en leur genre. Nous lui avons demandé de nous en dire plus sur cet événement.

Claire, pourrais-tu nous dire quels ont été les moments marquants de cette nuit des chauves-souris ? Quel est l’objectif derrière cet événement ?

Cette année la NEC a été un peu particulière, à cause des mesures covid, les animations chauves-souris étaient réalisées à l’extérieur et le nombre de participants a été limité (30 participants au lieu de 50-60 participants les autres années). Comme c’était en petit effectif il y a eu beaucoup plus de temps pour des échanges avec le public. Ces échanges étaient très enrichissants : de nouvelles données de chauves-souris des participants (chauve-souris derrière un volet, chauve-souris volant dans leur jardin), une petite fille a demandé à son père si elle pouvait avoir un détecteur à ultrasons comme cadeau de Noël, ce dernier m’a donc demandé des références pour acheter un détecteur à ultrasons etc.

L’objectif derrière la Nuit des chauves-souris est la sensibilisation du public, tout simplement faire connaître les chauves-souris.

Qu’est-ce qui t’impressionne / t’intéresse le plus chez ces animaux ?

Les chauves-souris sont vraiment des bijoux de l’évolution, des animaux vraiment uniques aux particularités impressionnantes :

  • Les chauves-souris ont 8 sens : vue, goût, toucher, odorat, ouïe mais aussi l’écholocation, la polarisation de la lumière, perception du champ magnétique terrestre.
  • Les chauves-souris volent avec leurs mains.
  • Elles peuvent hiberner plusieurs mois.
  • Elles dorment la tête en bas sans dépenser la moindre énergie et les femelles, quand elles mettent au monde leur unique jeune, accouchent la tête en bas.
  • Elles vivent longtemps. Le record est de 41 ans pour un Murin de Brandt.
  • C’est une chauve-souris qui a le record du vol le plus rapide : Tadarida Brasiliensis est capable de voler à 160km/h.

Mais ce sont aussi des individus sociaux, les femelles se regroupent entre elles pour élever leurs jeunes. La plus grosse colonie de chauves-souris regroupe 20 millions d’individus (grotte Bracken Cave au nord de San Antonio) et parmi tous ces individus la femelle va retrouver son unique jeune.

Plus on creuse sur les chauves-souris plus on découvre de nouvelles particularités étonnantes !

Est-ce que la météo particulière de cet été a eu un impact sur les colonies qui vivent dans nos contrées ?

Les chauves-souris ont de merveilleuses capacités d’adaptation, elles se reproduisent en automne, mais la fécondation à lieu uniquement au printemps, les femelles ont aussi la capacité de mettre leur embryon sur pause si les conditions météo sont mauvaises. Malgré ces superbes adaptations, les chauves-souris ont quand même été très impactées par la météo, en effet nous avons pu faire les observations suivantes :

De jeunes Pipistrelles communes ont été observées en train de chasser 2 à 3 heures avant le coucher de soleil. D’autres chauves-souris ont été aperçues en chasse au-dessus d’un lac en plein soleil au milieu de l’après-midi. Des chauves-souris qui chassent en dehors de la nuit peut-être un signe de pénurie alimentaire. Trop de pluie, trop froid, les bêtes finissent par sortir dès que des conditions propices se présentent, y compris en journée.

Lors de captures fin juin, quasi toutes les femelles capturées étaient encore gestantes : 19 individus sur les 20 femelles étaient gestantes, la dernière était non allaitante (certainement une femelle qui n’a pas eu de jeune cette année). Sur la session de capture de début juillet sur les 6 femelles capturées 5 étaient allaitantes, 1 femelle était encore gestante. Habituellement les femelles mettent bas en mai-juin, et avoir des femelles gestantes aussi tard dans l’année est problématique : le jeune aura peu de temps pour se développer, apprendre à voler, à chasser et faire des réserves de graisse pour l’hiver.

Les colonies observées lors des comptages estivaux annuels n’ont pas eu leurs jeunes avant début juillet, voire mi-juillet pour certaines espèces comme les Rhinolophus ferrumequinum et R. hipposideros. Beaucoup de cadavres de nouveau-nés ont été retrouvés au sol notamment chez les Myotis Emargintus. Parfois les jeunes étaient seuls en journée ce qui laisse supposer que les adultes avaient été coincés dans un gîte temporaire par le mauvais temps.

Juvéniles isolés avec un seul adulte en pleine journée à Alle-sur-Semois | © Cécile Van Vyve

La colonie de Myotis myotis à l’abbaye de Clairefontaine dans la Semois était très affaiblie par rapport aux autres années. Les individus étaient bien inférieurs en nombre et semblaient léthargiques, cachés sous les poutres et ne pendant pas librement.

Lors des captures en ferme fin juillet, plusieurs femelles adultes de Murin à moustaches ont été capturées, la plupart étaient non allaitantes. On peut envisager que ces dernières ont perdu leur jeune ou n’ont pas pu aller au bout de leur gestation.

Les appels SOS chauves-souris concernaient beaucoup de chauves-souris retrouvées affaiblies et de bébés retrouvés au sol.

Plus d’informations sur notre prochain article de l’Echo des Rhinos : https://plecotus.natagora.be/biblio/lecho-des-rhinos (parution fin septembre)

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3 Questions à … Vincent Cannone, Adjoint au Maire de Herserange (FR) et Vice-Président de l’Association « Territoire Naturel Transfrontalier » – TNT

Située dans le département de la Meurthe et Moselle, au Nord-Est de la France, la commune de Herserange est le témoin d’un riche passé industriel et compte plus de 4.400 habitants.
Vincent Cannone, Adjoint au Maire de Herserange (FR) et Vice-Président de l’Association « Territoire Naturel Transfrontalier » (TNT) dont la commune est membre. @Ville de Herserange
Vincent Cannone est Adjoint au Maire de la commune de Herserange, Délégué aux Travaux, à l’Urbanisme, à l’Environnement et au Développement Durable.

L’obtention d’un diplôme de technicien supérieur m’a permis de poursuivre une carrière d’électricien qui, je pense, a favorisé ma nomination à ce poste d’Adjoint Délégué entrant de plain-pied dans la thématique pollution lumineuse et environnementale.

Quand et comment vous êtes-vous intéressé à la pollution lumineuse ?

La pollution lumineuse !! Je dois avouer qu’il y a peu de temps ce concept était totalement nouveau et pardonnez ce jeu de mots assez « obscur » pour moi. J’en entendais parler dans les médias et autour de moi sans pour autant en mesurer l’importance sur notre environnement à tous : humains, faune et flore. C’est grâce à l’association TNT et au projet européen Interreg Smart Light Hub dont nous bénéficions comme commune membre que les choses sont devenues plus claires et plus concrètes. Une meilleure information sur ce sujet sensible nous a permis de mieux cerner et surtout comprendre l’impact négatif sur la santé, l’environnement humain, animal, floral ainsi que mentionné plus haut. Avec le projet, j’ai pu participer à plusieurs évènements et à des échanges sur la thématique et je me suis rendu compte que c’est une problématique bien plus ample que je ne le pensais.

J’ai appris au cours de certaines réunions que cette « fameuse » pollution lumineuse avait un impact direct sur le recul de l’habitat animal, leur reproduction, leur façon de se nourrir.

Et surtout le changement de comportement des animaux nocturnes volants et autres !

Comment agissez–vous au quotidien pour limiter votre impact sur la pollution lumineuse ?

Agir tout seul, peut parfois être compliqué, mais en côtoyant des projets européens comme le projet Smart Light Hub, les personnes-ressources de celui-ci et son réseau d’experts en pollution lumineuse m’ont permis d’en apprendre davantage sur le sujet, sans prétendre néanmoins être devenu un expert.

Au niveau de la commune de Herserange, nous avons mis en place le CPE –Contrat de Performance Energétique d’une durée de 12 ans pour contribuer entre autre à la lutte contre la pollution lumineuse. Pour cela, en ce qui concerne l’éclairage public urbain, nous avons installé des lampes de nouvelle génération de type LED, favorisant ainsi des économies d’énergie et budgétaires. Ces changements technologiques nécessaires combinés avec le respect de l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses sont les premiers avec un impact visible mis en place dans notre Ville.

Nous avons également activement participé aux différentes actions du projet Smart Light Hub qui va nous permettre d’installer dans notre commune un dispositif lumineux adapté à nos besoins pour servir de démonstrateur dans l’espace public. A cet effet, nous avons contribué aux ateliers de co-création réunissant des étudiants en design industriel de Ecole Supérieure des Arts (ESA) Saint-Luc Liège (BE) et des étudiants de l’Institut Universitaire Technologie (IUT) de Longwy-Département Génie Electrique et Informatique Industrielle (FR). Grâce à ces ateliers, notre prototype de luminaire respectueux de l’environnement a été imaginé et dessiné sur plans.

Il sera installé dès que construit, sur un emplacement déjà défini au sein de notre commune.

Selon vous, est-il nécessaire d’éclairer les espaces publics ?

Depuis la nuit des temps l’homme a eu peur du noir et l’utilisation du feu dans un premier temps lui a permis de s’éclairer, se chauffer et se défendre. Dans la commune, nous essayons d’expliquer aux habitants quelles sont les choses concrètes qu’ils pourraient faire afin de diminuer leur consommation d’électricité. Nous essayons de changer les mentalités et de faire évoluer les idées reçues, mais tout passe par une sensibilisation et une information des citoyens sur la pollution lumineuse et ses impacts multiples. Force est de constater que le passé sidérurgique de notre ville et le développement industriel de notre région conditionnent encore une certaine manière de consommer de l’éclairage ; manière qu’il faut repenser aujourd’hui et adapter à notre réalité actuelle. La lumière est la vie et nous ne voulons pas éteindre complètement les lumières dans la ville car par le passé, les habitants étaient habitués à ce que tout soit éclairé, mais réduire sa puissance à certains moments dans la nuit, éclairer là où il faut et quand il faut c’est une manière raisonnée d’utilisation de l’éclairage qui contribue au maintien du sentiment de sécurité dans la ville.

Pour sensibiliser les habitants à ces changements, le travail reste important. Une grande partie d’entre eux sont plus concernés par « les ondes » en général, la sensibilisation de la population à la pollution lumineuse est un aspect important auquel nous devons continuer à travailler, afin d’observer un changement des comportements. Nous devons expliquer d’une façon concrète que cette pollution est nocive, insidieuse et nous avons le devoir de transmettre à nos enfants et petits-enfants de nouvelles manières pour l’héritage d’une planète propre.

Ça c’est notre tâche à tous et nous élus en particulier !


A ce sujet, plusieurs activités liées à la sensibilisation à la pollution lumineuse se préparent, soutenues par le TNT dont une « Balade » qui fut reportée l’année passée pour cause de COVID-19. D’autres évènements sur lesquels la commune communiquera, seront mis sur pied dès que les dates seront fixées et l’urgence sanitaire levée.

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3 Questions to … Reinhold Hill, Managing Scientist at Avitec Research GbR

Reinhold Hill studied Geography at the University of Marburg with minor subjects Scientific Nature Conservation and Regional culture (University of Gießen). As a research assistant, he worked six years at research center Vogelwarte Helgoland in the bird migration group with Dr. Ommo Hüppop and played a key role in several scientific projects on bird migration in the area of conflict with offshore wind energy.
Reinhold Hill, Managing scientist at Avitec Research GbR in Osterholz-Scharmbeck

Avitec Research GbR Katrin & Reinhold Hill, founded in 2008, is based in Osterholz-Scharmbeck near Bremen and mainly offers services in the field of scientific and technical bird migration research. In this context, reports, research projects and installations of remote sensing equipment for recording bird and bat migration as well as data evaluations are conducted.

You investigated the impact of artificial lights on off-shore wind turbines on birds that migrate during the night. What are the main findings of your study ?

It has been known for a long time, e.g. from light houses, that anthropogenic light emission attracts nocturnally migrating birds. With a growing industrialisation of the marine areas thus also the collision risk of nocturnal migrants with artificial offshore structures illuminated at night, such as drilling platforms or wind turbines, increases.

In our study we measured the number of nocturnally migrating passerines close to a light source, when exposed to different light colours, light intensities and blinking versus continuous light. No light variant was constantly avoided by passerines crossing the sea at night. Light intensity did not play a role; neither did colour when blinking light was applied. The number of attracted birds did not differ between darkness and blinking light. However, more birds were attracted to continuous than to blinking light under overcast conditions, where stars were not visible. The only exception was red continuous light that did not differ from blinking red light. Furthermore, red continuous light attracted less birds than green, blue and white continuous light in overcast situations.

Are there other specific effects on birds’ behaviour that you want to highlight ?

The main focus of our research are the effects of artificial light on nocturnally migrating birds over sea.  These are either attraction to artificial light sources and thus potential collision or avoidance of certain areas and thus potentially longer flight distances.

Nevertheless, there are many other effects on birds’ behaviour. For example, continuous night-time lighting can also influence the reproductive behaviour of some songbird species. The birds sing earlier and sometimes lay their eggs earlier. This can lead to negative effects on mate choice and foraging for the offspring and thus influence the probability of survival.

Where do you see particular opportunities to minimize negative impacts on birds by artificial lighting ?

The relationships described show that the use of lighting in the offshore area should be minimised to protect migratory birds. If an illumination is required, blinking light is preferable to continuous light, and if continuous light is needed, it should be red.

In Germany, the Renewable Energy Act 2017 (EEG) prescribes the use of an automatic Aircraft Detection Light System for wind turbines also at sea from July 2021. The red obstacle marking for air traffic will then only be switched on when an aircraft approaches. This is a step in the right direction. For shipping traffic, however, yellow permanent lighting of the lower mast of the wind turbines is additionally used in offshore wind farms, at least in Germany.

Generally, and beyond the topic wind turbines, it would be good for our nature to minimize light during the night. Motion detectors and other technical solutions should be increasingly used to reduce permanently lit lamps at night to the duration actually required.

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La biodiversité, un concept difficile à mesurer

L’étude de la biodiversité est une réalité complexe, qui étudie plusieurs niveaux : les gènes, les espèces, les habitats et les écosystèmes.
@Pixabay

La biologie définit généralement l’état d’un milieu en fonction de la présence et de la santé des espèces animales ou végétales qui y vivent. Cependant, la science ne connaît qu’une partie de cette diversité biologique : plus d’1,7 million d’espèces ont été découvertes aujourd’hui, mais certains scientifiques estiment à plusieurs millions leur nombre total.

La valeur de la biodiversité, quant à elle, dépend non seulement de la définition retenue mais aussi de l’échelle (planète, massif ou paysage, propriété, parcelle) sur laquelle elle est mesurée, de l’horizon temporel et de la personne (physique ou morale) par rapport à qui les calculs sont réalisés, ce qui peut recouvrir des enjeux très divers .

Veut-on la protéger ou sa valeur est-elle une entrave à un projet immobilier particulièrement lucratif ?

En outre, on ne peut pas calculer la biodiversité et mettre sur la table un chiffre qui nous dirait combien il y a d’espèces ou d’individus dans un milieu. La biodiversité, c’est plus complexe que ça. On n’obtiendra donc jamais un chiffre exact, mais on peut arriver à ce qu’on appelle un indice. Un indice, c’est une valeur qu’on peut comparer avec des indices passés ou des indices d’autres milieux.

En effet, la biodiversité d’un lieu donné n’est pas statique. Chaque être vivant possède un cycle de vie qui lui est propre, et il faut savoir où on en est dans le cycle de vie de cet être vivant. Un insecte comme un papillon peut se trouver à l’état d’œuf, de chenille, de chrysalide ou d’imago, c’est-à-dire l’insecte qui vole dans le cas d’un papillon. Un oiseau ne se trouve pas toujours au même endroit selon la période de l’année. Il peut être en Afrique en hiver, s’arrêter un jour en Espagne lors de sa migration au printemps, défendre un territoire en chantant et se montrant un peu plus tard en Belgique puis devenir quasi invisible parce que c’est la couvaison ou qu’il est en train de muer. La présence d’une espèce en un lieu donné n’est donc pas mesurable tout le temps.  Pour rajouter une couche de difficulté, la météo actuelle mais aussi celle des années passées, influence terriblement ces cycles en les décalant d’une année à l’autre Donc ce que vous avez mesuré en 2021 début avril pourrait être assez différent de ce que vous mesurerez vers la même date en 2022.

@Pixabay

En conclusion, pour « mesurez » la biodiversité d’un lieu, il faut d’abord connaître les capacités de ce lieu, c’est-à-dire les espèces qu’on devrait y trouver au moment de la mesure. Cette capacité peut être soit connue parce que de nombreux inventaires ont déjà été réalisés à cet endroit, soit estimée en fonction du type d’habitats et par comparaison avec des lieux déjà inventoriés proches. Il faudra ensuite un nombre minimal d’échantillonnages et un peu de chance avec les conditions du moment de la mesure. On peut évidemment multiplier les mesures pour contourner les biais dus aux perturbations (météo, humaines…) et aux variations des cycles de vies mais plus on veut être précis, plus ça prendra du temps.

Définir un ou plusieurs indicateurs reflétant fidèlement l’état de la biodiversité paraît donc complexe et cette difficulté de définir précisément ce concept est parfois l’objet d’incompréhensions.

Les naturalistes de Natagora sont familiers avec cet état de fait, et le remarquent une fois de plus dans le cadre de l’étude de terrain du projet Smart Light HUB. Ainsi, dans le cadre de leur travail, leurs mesures sont soumises aux aléas de la météo (ce printemps 2021 est par exemple particulièrement froid et humide après un printemps 2020 exceptionnellement sec et chaud), à la mainmise plus ou moins importante de l’homme sur la nature en fonction des régions étudiées et des difficultés logistiques liées à la crise sanitaire et à la gestion du matériel.

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Marches Actives Nocturnes en Cité Ardente

Si le mois de mai marquait la première étape du plan de déconfinement en Belgique, il était également synonyme de retour des activités en plein air et en présentiel prévues par les équipes ULiège du projet Smart Light Hub : des marches actives nocturnes !
Expérimentation de la nuit dans l’espace urbain liégeois – 27.05.21

Prévues de longue date (novembre 2020), les marches actives nocturnes liégeoises n’avaient malheureusement pu avoir lieu à cause des restrictions liées à la crise sanitaire. Mais alors que, récemment, le comité de concertation belge annonçait que les rassemblements extérieurs pourraient de nouveau avoir lieu et que le couvre-feu était suspendu, les équipes ULiège ont immédiatement reprogrammé cette activité.

Organisées en partenariat avec l’agence d’urbanisme spécialisée dans les question d’éclairage Radiance 35, les marches actives nocturnes se présentent comme un moment « d’expérimentation de la nuit ». Les participants y parcourent un itinéraire choisi, accompagnés des membres de Radiance 35 qui recueillent leurs ressentis. Du matériel d’éclairage est prêté pour l’occasion ce qui permet aux usagers de vivre et d’interagir avec la lumière.

Une première marche – uniquement destinées aux professionnels du monde de l’éclairage – a ainsi eu lieu le jeudi 20 mai à Liège. Des représentants de la Ville de Liège, du SPW, de RESA, de l’entreprise Schréder mais aussi des asbl Natagora et TNT (territoire Naturel Transfrontalier de la Chiers et de l’Alzette), toutes les deux partenaires du projet Smart Light Hub, étaient présents. La balade s’est tenue en 2 parties : la première, guidant les participants du boulevard d’Avroy aux quais de Meuse, visait la conscientisation et les échanges, tandis que la seconde, sur le site universitaire de la rue des Pitteurs, permettait des démonstrations et mises en situation avec du matériel prêté pour l’occasion.

Démonstration de jeux de lumière réalisée par la société Schréder – 20.05.21

Une seconde marche – à destination du grand public – a également été organisée le jeudi 27 mai, toujours en Cité ardente. Le parcours et l’objectif étaient différents puisqu’il s’agissait de sensibiliser le plus grand nombre à la problématique de la pollution lumineuse et à son impact sur la biodiversité. Une naturaliste de l’asbl Natagora était d’ailleurs présente pour répondre aux questions comme pour attirer l’attention sur l’incidence de l’éclairage artificiel sur les chauves-souris.

Une troisième marche devrait enfin avoir lieu au mois d’octobre, durant les Smart Light Days (6, 7 et 8 Octobre 2021). Laquelle sera complétée par deux ateliers.

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